Cette année, un partenariat a vu le jour entre le collège Valmy et le collège Saint-Michel de Douala au Cameroun, et plus précisément entre la classe de 4eE de Saint-Michel et son professeur d'anglais Mme Chifor, et la classe de 4e A de Valmy et son professeur d'anglais Mme Havas.
C'est un projet subventionné par l'Europe qui s'inscrit dans le cadre des OMD, Objectifs du Millénaire pour le Développement et qui est mené par Elamé Esoh de l'université Ca Foscari de Venise. Il concerne trois pays européens, la France, l'Italie et la Bulgarie, et deux pays africains, le Cameroun et le Burkina Faso.
Plus spécifiquement, en France, le projet est conduit par l'organisation Apreis et son directeur scientifique, Léo Dayan. Nous sommes onze établissements sur la France à participer à ce projet. Le but est double: favoriser la communication entre élèves et professeurs des écoles jumelées et aider à la conception et réalisation d'un micro-projet intéressant pour l'établissement africain.
Avec le Cameroun, nous avons communiqué par mail et par l’intermédiaire de notre professeur qui s’est rendue sur place pendant les vacances de février et a passé la semaine entière dans le collège Saint-Michel.
Elle a raconté, à son retour, son séjour et l'accueil chaleureux, en expliquant la chance que nous avons ici d'avoir des classes à 25 élèves au lieu de 80 ou 100, des salles équipées et des livres gratuits.
Dans chaque classe, nous avons échangé nos points de vue sur l’autre sexe : ce que les uns pensent des autres et ce qu’ils en attendent, et la difficulté parfois de l’amitié entre filles et garçons.
Puis nous avons comparé ce qui a été dit à Paris et ce qui a été exprimé à Douala.
Nous avons été un peu surpris de voir que si les garçons des deux pays pensent à peu près la même chose, c’est-à-dire qu’ils veulent des filles belles et intelligentes, les garçons de Douala ont ajouté qu’ils ne voulaient pas d’épouse insolente ou désobéissante.
Les filles par contre ont des attentes différentes : les filles de Paris attendent de leur compagnon qu’il soit beau, intelligent, gentil et amusant, alors que les filles de Douala veulent des maris travailleurs, qui les respectent et qui ne soient pas violents ni menteurs.
Nous nous rendons compte que les filles du Cameroun se préoccupent du fait que les garçons puissent bien travailler et entretenir leur famille mais les filles d'ici ne s'inquiètent pas vraiment de ça. Elles semblent plus confiantes pour leur avenir. Peut-être est-ce parce qu’ici toutes les filles peuvent aller à l'école et recevoir une formation qui leur permettra de subvenir à leurs besoins.
Un de nos camarades de classe est Camerounais, et il dit vraiment voir la différence : les filles sont plus respectées ici qu’au Cameroun, même à l’école.
Il y a quelque temps, notre classe a rencontré le maire de Maroua 1er et son Lamido, c’est-à-dire le chef spirituel de la ville, sans qui les décisions importantes ne peuvent pas être prises. Nous nous sommes rencontrés à la Mairie du 10e, accueillis par Mme Cordebard et M. Distel, en présence de Léo Dayan et de son assistante Mlle Fanouillet.
Nous avons échangé sur l’importance de l'école pour les enfants et surtout pour les filles. Le Lamido et le maire de Maroua 1er nous ont raconté comment la scolarisation s'est faite chez eux petit à petit, ce qui la favorise et ce qui la ralentit.
On se rend compte que partout dans le monde maintenant on se bat pour permettre aux filles d’aller à l’école, mais que ce n’est pas complètement gagné.
Toujours avec les élèves de Douala, nous avons écrit en anglais une histoire qui mêle Cameroun et France, et qui sera illustrée par quelques dessins d'un artiste burkinabé.
Le 21 juin, nous sommes allés présenter ce projet lors de la journée "RIO +20+40" organisée au Museum d'Histoire Naturelle avec le CRDP de Paris, auprès d'experts de la collaboration Nord-Sud.
En France, les femmes ont gagné plus de libertés qu'en Afrique. Elles sont nombreuses maintenant à faire de la politique et elles se battent pour gagner leur place dans le monde. Mais on sait que l’égalité n’est pas complète ici non plus. C’est la première fois qu’il y a un gouvernement qui respecte la parité complète par exemple. Au Cameroun aussi les femmes jouent un rôle de plus en plus important dans la société : elles s’organisent en associations, sont nombreuses à jouer un rôle dans la préservation de l’environnement, à monter des micro entreprises etc.
Ces dames par exemple ont créé leur association d'entraide: elles assistent les membres qui rencontrent des problèmes, prêtent de l'argent pour monter un commerce etc.
Et au Cameroun, lors de la Journée Internationale de la Femme, les femmes ne travaillent pas et elles portent ce jour-là une robe faite dans un tissu spécial « journée de la femme ».
Ce thème nous a fait réfléchir à nos relations entre nous aussi, et nous avons voulu l’illustrer par un poster, avec l'aide de Mme Lartigue. C’est un montage qui représente une balance. Nous l’avons intitulé EQUILIBRER car en effet nous pensons que c’est ce qu’il faut rechercher, et non pas opposer tout le temps les deux sexes.